Le Blog de Maude

Certains prédateurs sexuels en seraient réduits à utiliser le GHB pour hypnotiser leurs proie...malheureusement. Mais au fait, comme ça marche ? Le GHB ou plus scientifiquement l'acide hydroxybutyrique est plus connu chez le grand public sous l'appellation imagée de "drogue des violeurs". Cette substance n'est pourtant pas récente puisqu'elle a été synthétisée en 1964 par Henri Laborit, le père du premier neuroleptique (largactil). Bien connue à l'hôpital pour ses effets hypnotiques et anesthésiants, elle est également employée pour traiter les malades atteints de narcolepsie, une maladie caractérisée par une exagération pathologique du besoin de dormir. Son usage s'est aussi répandu, dans un cadre moins licite parmi les culturistes dans le but de développer leur masse musculaire en raison de son action sur la libération d' hormone de croissance. Jusqu'à présent, on ne connaissait pas le mécanisme d'action de cette drogue au niveau central. On savait bien qu'elle existait de façon naturelle dans le cerveau mais en très faible concentration. Une équipe franco-britannique vient de publier dans le Journal of Neuroscience (10 décembre 2003) des résultats montrant que les effets physiologiques et comportementaux du GHB sont sous-tendus par le thalamus, une structure clé du cerveau impliquée dans le sommeil. De façon plus précise et en faisant de la neurobiologie de base, on peut dire que ton cerveau fonctionne avec deux types de substances : les unes excitent tes neurones, les autres les rendent zen. L'action de la GHB consiste justement à perturber au niveau du thalamus ce fragile équilibre entre substances excitatrices et inhibitrices. En conséquence, cette rupture d'équilibre entraîne des effets variables selon les doses utilisées. A faible dose, le GHB a des effets euphorisants et désinhibiteurs, ce qui a conduit à son utilisation dans un but "récréatif". Des doses plus élevées de GHB entraînent une hypnose associée à une amnésie d'ou l'appellation de «drogue des violeurs ». Enfin sa consommation non contrôlée comporte d'importants risques de toxicité. De fortes doses peuvent provoquer une dépression respiratoire pouvant conduire au coma.
Jeu 18 aoû 2005 Aucun commentaire